Éditoriaux


DEMEUREZ EN MOI – Septembre 2023
– Michel, où es-tu ?
– Là, Alain-Georges, derrière les cartons où est écrit : Théologie
– Mais, Michel, Théologie est écrit sur tous les cartons !
Rassurez-vous, frères et soeurs, vos pasteurs ont fini de tout déballer et se sont retrouvés !
Un déménagement est bien sûr une source importante de stress, avec tout ce que cela comporte de perte de repères, de déracinement et de nouveautés à intégrer. Mais il n’est pas nécessaire de changer de domicile pour traverser des périodes où tout nous semble sens dessus dessous.
Un deuil, une séparation, un changement de travail ou tout simplement les préparatifs de la rentrée, nombreux sont les événements dans nos vies où nous ne savons plus exactement comment nous situer, nous organiser, nous comporter.
L’assurance de la présence de Dieu dans nos vies vient alors nous rappeler que nous avons une ancre stable, un rocher solide, qui ne nous extrait pas du monde, mais nous permet de tenir bon dans les périodes de turbulences. À la veille de sa mort, Jésus a pris un long temps de conversation avec ses disciples pour leur livrer des paroles fortes et lourdes de sens. Ainsi, cette phrase, Demeurez en moi que Jean retranscrit au chapitre 15 de son évangile, verset 4. Demeurer en Christ, par la foi, la prière, la méditation de sa Parole et la mise en pratique de ses commandements est un des moyens les plus sûrs de garder le cap dans les moments les plus agités, comme les plus calmes, de nos existences. Nous vous proposerons, au cours des cultes du mois de septembre, de méditer sur un autre moment de ce dernier entretien, le chapitre 17 de l’évangile de Jean.
Au seuil de cette rentrée, que chacune et chacun de nous puisse trouver en Christ l’abri sûr et le repère solide pour donner un axe vivant à son quotidien.
Michel Block–


UN AVENIR ET UNE ESPÉRANCE – Juillet/Aout 2023
Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance
(Jérémie 29 :11)
Frères et soeurs,
À la lecture de l’extrait du livre du prophète Jérémie, je vous propose de garder à l’esprit et dans la perspective de notre arrivée, cette promesse : un avenir et une espérance de la part de l’Éternel. Pour celui qui croit, l’espérance est un moteur qui permet de jeter sur chaque événement, chaque être, un regard toujours renouvelé et une certitude profonde. Nous sommes alors habités par cette certitude qui dépasse les moindres petits actes de nos vies, nos incompréhensions sociales, familiales, professionnelles et ecclésiales. Chaque réalisation humaine porte le signe d’une promesse. Vivre l’espérance, c’est accepter l’angoisse et, en même temps, vivre dans la joie continue. Dans nos cœurs, l’espérance est cette petite voix qui nous assure que rien n’est jamais perdu. C’est une manière de regarder la vie et ses difficultés non comme un mal, mais comme une promesse de vie dans une dynamique de l’espérance.
Elle nous mobilise, nous fait avancer sans découragement, nous relève avec tendresse là où la dureté de notre cœur peut conclure fatalement. C’est le souci du Conseil presbytéral et de vos pasteurs. C’est aussi ce que nous sommes appelés à vivre au cœur des activités que nous mènerons ensemble : célébration des cultes, catéchèse, études bibliques, temps de prières, et dans nos œuvres sociales pour ne citer que celles-là. L’espérance, la foi, la confiance et l’amour de Dieu se conjuguent pour nous permettre d’aller toujours plus loin, et d’être sereinement dans la certitude que mènent nos chemins en dialogue. Les seuls regards d’amour sont ceux qui nous espèrent. En vous remerciant de l’accueil que vous nous avez réservé, je nous invite à continuer d’espérer ; car cet avenir et cette espérance sont pour Michel et moi qui arrivons à Enghien-les-Bains avec nos familles, mais aussi pour vous qui nous lisez en ce moment.
Pasteur Alain-Georges Nouga
Je prends la suite d’Alain-Georges, en écho à cette notion à la fois difficile et merveilleuse qu’est l’espérance. Difficile, car l’espérance ne jaillit que du cœur de la nuit la plus obscure. Le prophète Jérémie porte cette parole pleine de promesses aux membres du peuple de Dieu déportés de Jérusalem à Babylone. Quel espoir leur reste-t-il ? Aucun ! Dans son œuvre, Jacques Ellul l’a redit avec force : c’est quand, à vues humaines, aucun espoir n’est plus possible que l’espérance, qui est un des fruits de notre relation à Dieu, peut se révéler. Alors que Jérusalem n’est pour certains que la cristallisation de toutes les nostalgies sans espoir de retour, Jérémie lance cet appel qui peut paraître fou : Construisez des maisons et habitez-les, plantez des jardins et mangez-en les fruits ! Mariez-vous et ayez des fils et des filles, donnez des femmes en mariage à vos fils et des maris à vos filles, pour qu’elles mettent au monde des fils et des filles ! Augmentez en nombre là où vous êtes et ne diminuez pas ! (jr 29:5-7). Où un tel optimisme peut-il s’enraciner ? Nulle part ailleurs que dans la confiance dans le Dieu souverain de ce peuple pourtant rebelle, Dieu qui sera fidèle à ses promesses. Du point de vue des exilés, plus aucun projet de Dieu ne peut être perçu. Mais l’Éternel vient le rappeler par la bouche de son prophète : Je connais les projets que j’ai formés. Merveille ! Nous avons une direction, nous pouvons orienter nos pas, même si la lumière ne luit pas encore et que tout autour de nous les ténèbres semblent implacables. C’est de cette espérance que les communautés chrétiennes sont appelées à vivre et à témoigner.
Dans notre monde tel qu’il va, une assemblée chrétienne forte d’une telle espérance peut endosser une dimension prophétique. Si Dieu le veut, c’est le défi que nous saurons relever tous ensemble, dans la paroisse d’Enghien. Les luttes sont nombreuses, mais les projets aussi. Des obstacles peuvent se dresser, mais la certitude que nous servons un Dieu qui tient ses promesses et donne ce qu’il ordonne nous guidera et nous donnera la force de les franchir.
Toutes nos activités, qu’Alain-Georges a bien résumées, serviront à montrer que notre espérance est vivante, généreuse car donnée par Dieu lui-même. Je suis heureux à la perspective d’œuvrer, avec Alain-Georges, le Conseil presbytéral, chacune et chacun d’entre vous, pour manifester cette vie venue de Dieu.
Bon été et que le Seigneur vous bénisse !
Pasteur Michel Block

JUIN 2023
S’ENGAGER… ?
Le mot engagement contient le mot gage, et ce gage n’est-il pas notre liberté tant chérie, notre indépendance ?
Un engagement, d’après le dictionnaire de l’Académie, est une participation active, par une option conforme à ses convictions profondes, à la vie sociale, politique, religieuse ou intellectuelle de son temps.
Notre civilisation faite de contraintes professionnelles et de loisirs s’accommode mal d’un engagement régulier et prenant. Notre société peine à trouver des bénévoles dans tous les domaines. Et puis… être bénévole c’est un peu ringard, c’est bon pour les retraités et autres inactifs.
S’engager fait peur et il faut oser
La peur du nombre d’heures a investir, de perdre sa liberté, de ne pas savoir faire, du contact avec des personnes différentes, de se sentir dépassé par l’énormité de la tâche, de voir sa vie transformée… autant de bonnes raisons pour ne pas oser s’engager.
Et d’ailleurs sommes nous sincère en nous engageant ? Ne le faisons-nous pas pour nous donner bonne conscience, combler un vide, ou même garder un rôle dans cette société qui ne valorise que les efficaces et les actifs.
S’engager est un acte de foi
C’est faire le choix de marcher autrement sur le chemin de la vie.
Dès le baptême ou la confirmation, le chrétien s’engage à vivre dans la foi sur ce chemin tracé par Dieu et accompagné par le Christ. Il choisit de faire partie d’une communauté qui nourrit sa foi, ce qui demande aussi de côtoyer et respecter des personnes différentes vivant leur foi autrement.
La foi permet de ne pas avoir peur de l’engagement, de ce qu’il comporte comme incertitude ou inconnu.
S’engager est un acte d’espérance
En tant que chrétien, nous croyons que Dieu s’est engagé envers nous le premier. Cela nous dépasse et nous apporte l’espérance.
Cette espérance est la certitude que nous ne sommes pas seul à affronter l’immensité de la tâche, les difficultés et les échecs dans cet accompagnement de l’autre. Elle permet la patience et la persévérance.
S’engager est un acte d’amour
L’engagement c’est à chaque instant se tourner vers l’autre pour l’accompagner dans ses besoins, qu’ils soient du domaine spirituel, humain ou social. Quand nous accompagnons quelqu’un dans l’amour, soyons vigilant à ne pas l’écraser par nos certitudes, à respecter sa personne et sa dignité et parfois à l’aider à (re)trouver une place honorable dans le monde.
Qui s’engage met en gage sa liberté au quotidien. C’est aussi un acte de dépassement de soi, de ses angoisses, des liens que créent la réussite professionnelle, la position sociale, les richesses. L’engagement qui nous force à dépasser tout cela, nous donne par là-même une liberté vraie.
Brigitte Lemaire

MAI 2023
Pour introduire cette courte réflexion, et contrairement aux usages qui ont cours dans cet exercice, j’aimerais que nous revisitions les paroles de cette belle chanson de J.J Goldman, Né en 17 à Leidenstadt. Le nom de ce lieu imaginaire est la contraction de 2 mots qui pourrait littéralement être traduit en ville des souffrances…
Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt, sur les ruines d’un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j’avais été allemand ? Bercé d’humiliation, de haine et d’ignorance, nourri de rêves de revanche, aurais-je été de ces improbables consciences, larmes au milieu d’un torrent.
On ne saura jamais ce qu’on a vraiment dans nos ventres, cachés derrière nos apparences, l’âme d’un brave ou de complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou le plus beau ? Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau, s’il fallait plus que des mots ?
Comme il est facile parfois de se donner le beau rôle, celui du Juste !
Cette chanson est une invite à la modestie dans nos jugements parfois hâtifs, mais également à la fraternité entre membres du genre humain, au-delà de nos différences, des blessures dans nos parcours individuels.
Jésus a dit dans Matthieu 7 : 1
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés
Et il poursuit dans Jacques 3 : 13-15
Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique.
Dans le prolongement de ce verset, Jacques dira plus loin que la véritable sagesse est d’abord pure, porteuse de paix, douce, conciliante, pleine de compassion et de bons fruits, elle est sans parti pris et sans hypocrisie.
Ne perdons donc pas de vue que toutes les œuvres humaines sont perfectibles, que nos jugements brutaux peuvent blesser le cœur et décourager les bonnes volontés de celles et ceux qui se dévouent corps et âmes pour le bien commun, y compris au sein même de notre communauté pour la bonne marche des différentes activités.
Au travers de ces deux versets bibliques, Jésus nous invite effectivement à la modestie dans nos postures, à la bienveillance dans l’appréciation des œuvres humaines. Jésus nous invite à descendre de nos quant à soi perchés du haut de notre savoir, de nos certitudes et pour finir nos jugements moraux : moi à sa place je n’aurais jamais pu faire cela… Mais à quel moment étais-tu à sa place ma sœur, mon frère en Christ ?
Notre communauté sort d’une période de vacance pastorale et les différentes équipes constituées pour y faire face ont plutôt bien rempli leur mission, qu’elles en soient remerciées ici.
Nous venons de célébrer Pâques, la plus grande fête chrétienne, victoire de la vie sur la mort.
Dans le prolongement de Pâques, nous aurons le bonheur d’accueillir nos deux nouveaux pasteurs à partir du mois de juillet.
Ni l’un ni l’autre ne sera un clone de Marc-Henri Vidal dont le style et le savoir-faire ont durablement marqué nos paroissiens.
Laissons à chacun le soin d’imprimer sa marque pour le bonheur de notre communauté vivante. Ne jugeons pas trop vite et méditons pour conclure ce verset de Colossiens 3 : 13
Supportez-vous les uns les autres, et si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.
Samuel Elong
AVRIL 2023
Avril est souvent le mois où nous, les Chrétiens « romains », célèbrons Pâques. Comme nous le savons ou le constatons, la date de Pâques change chaque année et se situe entre le 22 mars et le 25 avril.
Cette année, ce sera le 9 avril. C’est le concile de Nicée en 325 qui a décidé de fixer la date de Pâques au premier dimanche suivant la première pleine lune de printemps. De nombreuses fêtes païennes célébraient le retour de la nature en cette période, certains y voyant une sorte de résurrection. Pour la petite histoire, les Chrétiens orthodoxes n’ont jamais adopté la réforme du pape Grégoire XIII en 1582 qui, pour rattraper le retard entre le calendrier officiel et le calendrier solaire, a supprimé 10 jours : le lendemain du 5 octobre a été le 15 octobre. Suite à ce refus, les orthodoxes fêtent Pâques à une date qui peut être jusqu’à cinq semaines après la nôtre.
Le dimanche de Pâques termine une suite d’événements fondateurs du Christianisme se déroulant au cours de la semaine sainte.
Ces événements sont la Cène, la Passion, et la Résurrection du Christ qui, d’après les Évangiles, auraient eu lieu lors des célébrations de la Pâque juive dont le nom Pessah en hébreu signifie passer au-dessus.
La Cène célébrée le jeudi saint est le dernier repas de Jésus avec ses douze disciples où Il partage le pain et le vin. Pour nous protestants, ce moment institue le sacrement de la Cène.
La Passion désigne les événements successifs qui ont abouti à la mort du Christ. Après son dernier repas, le jeudi saint, Jésus se rend au jardin de Gethsémani pour prier son Père : Père, si cela est possible éloigne de moi cette coupe. Des gardes menés par Judas arrivent alors, l’arrêtent, et le conduisent aux grands prêtres de Jérusalem.
Il est accusé de blasphème et condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate. La mort à cette époque était donnée par la crucifixion. C’est une mort douloureuse car lente par asphyxie.
Jésus doit porter sa propre croix jusqu’au sommet du mont Golgotha, où il est finalement crucifié et moqué par les passants, les prêtres et les scribes: il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même.
Jésus vit notre vie jusqu’à vivre notre mort, notre peur et aussi notre révolte. Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? crie-t-il sur la croix.
Jésus meurt. Il est mis dans un tombeau taillé dans le roc et fermé par une pierre.
Est-ce la fin de l’histoire, de l’espérance que Jésus avait fait naître pour tout un peuple ?
Le troisième jour après sa mort, son tombeau est retrouvé vide par des femmes de Jérusalem (Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et Salomé selon l’Évangile de Marc, 16). Cela peut paraître étonnant qu’aucun des disciples ne soit mentionné mais les femmes étaient traditionnellement à la toilette des morts.
Toujours selon Marc, elles étaient surtout affectées de trouver le tombeau vide et ouvert, de sorte qu’elles n’en ont parlé à personne malgré l’ordre reçu d’un ange. Il a fallu que Jésus se montre aux onze disciples pour que la nouvelle soit propagée au monde. Selon l’évangile de Matthieu, 28 les femmes ont été remplies de crainte et de joie et ont annoncé la bonne nouvelle aux disciples.
Pour nous chrétiens, la joie demeure car la Résurrection donne un sens à la mort de Jésus sur la croix. Pâques signifie la victoire de la vie sur la mort et l’espérance de la vie éternelle, offerte à tous par la grâce. Que cette espérance nous accompagne tous les jours et nous permette de continuer notre route en toute confiance et sérénité.
Viviane Engel
MARS 2023
En 2010, un dimanche, je suis entré pour la première fois dans le temple d’Enghien. Accueilli avec le sourire, j’ai été frappé par la sérénité et la simplicité du lieu, la diversité de l’assemblée et les discussions d’un banc à l’autre. Et j’ai ressenti la chaleur et l’harmonie régnant dans l’assemblée.
Je me suis de suite senti bienvenu. Déjà en 2010, notre paroisse était ce lieu où la communauté avait su créer un vivre ensemble. Depuis, l’assistance au culte a beaucoup augmenté et une chorale s’est mise en place. Un groupe de jeunes et un autre de jeunes adultes sont maintenant actifs. Le repas de la diversité s’est affirmé, toujours très fréquenté ; depuis 2023 le repas paroissial a retrouvé son assistance antérieure.
D’autres activités ont reculé : la vente annuelle, le repas du 2ème dimanche ont disparu. La fréquentation de l’éducation chrétienne a diminué tandis que la troupe scoute peine à survivre.
La paroisse a évolué, dans sa composition sociale (moins de personnes très aisées) comme dans la diversité géographique de ses membres. L’origine religieuse des fidèles montre que les protestants historiques sont moins nombreux que ceux venant du catholicisme, de traditions évangéliques plus éloignées de l’EPUdF, de l’agnosticisme ou même de l’athéisme.
Sur d’autres points, peu de changements. Ainsi, les bénévoles restent nombreux et très impliqués, assurant toujours le fonctionnement courant des activités de la paroisse. Surtout, la capacité des paroissiens à être ensemble perdure. Elle n’est toutefois pas une grâce accordée une fois pour toutes!
Quelles attitudes et quels choix ont assuré ce vivre ensemble ?
1. A un premier niveau, conventions sociales et principes de prudence y ont contribué. Ces deux moteurs peuvent fonctionner longtemps même s’il est difficile de construire durablement sur leur seule base : un paroissien fréquentant depuis toujours le temple peut vouloir être accueillant aux nouveaux même si tel ou tel point le gêne, tandis qu’un autre peut considérer qu’en tant que nouvel arrivé, il ne doit déranger personne et faire ce que l’on attend de lui, quitte à être gêné ici ou là.
Quand ces deux comportements se rencontrent, une coexistence pacifique peut s’installer entre les diverses composantes de la paroisse.
Mais chacun reste à sa place, parfois très éloignée de celle de l’autre, et cette coexistence pacifique bâtie sur des conventions finit par décourager. Cela peut se traduire par un départ discret, une incapacité à s’impliquer dans la paroisse ou, quand le vernis craque inopinément, par un clash.
2. A un second niveau, une volonté positive a soutenu notre vivre ensemble.
Le Bureau, le CP et la majorité des paroissiens de toujours ont accordé leur place aux nouveaux et ont été contents de le faire. Simultanément, beaucoup ont considéré qu’il n’y avait pas de plafond de verre que c’était à eux de se manifester. Ils ont pris de plus en plus de responsabilités et ont développé de nouvelles activités. Le succès a été au rendez-vous mais la nouveauté peut aussi déstabiliser. Comme dans le premier cas, le vernis peut craquer.
3. Surtout, un troisième facteur a agi : la foi, moyen de dépasser les limites de la volonté positive, des conventions et de la prudence.
La foi que nous professons est une relation personnelle avec Dieu. Elle dépasse l’identité créée par notre patrimoine génétique, nos origines ethniques et sociales, nos choix culturels ou philosophiques, nos rencontres…
Cette foi et l’humanisme qui en découle nous disent que tout être humain possède devant Dieu une valeur absolue que rien ne peut altérer et qui rend la personne plus grande que ses œuvres, bonnes ou mauvaises, bien ou mal présentées, bien ou mal perçues.
Quand chacun considère l’autre dans sa valeur et dans sa dignité inaliénables, divers sujets perdent de leur importance, comme la relation que chacun entretient avec l’horloge – l’un étant toujours ponctuel et l’autre en retard au culte. De même, des différences dans le mode d’expression peuvent être acceptées, puisque chacun a sa manière de vivre sa foi.
Quand chacun est convaincu que l’autre est important pour le fonctionnement de la communauté, quand les paroissiens se respectent et s’estiment tout peut être dit et entendu. Comme membre de l’EPUdF, chacun des fidèles de la paroisse est engagé dans le sacerdoce universel et il lui revient de contribuer au maintien de notre être ensemble.
Avant l’arrivée de nos nouveaux pasteurs, Michel Block et Alain-Georges Nouga, chacun de nous peut contribuer à ce maintien !
Dominique Lemaire
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FÉVRIER 2023
Beaucoup de défis demandent encore à être surmontés, en ce début 2023.
Un climat ténébreux s’est installé dans notre monde et il devient parfois difficile de penser à un futur serein : la persistance de l’épidémie du coronavirus ; la poursuite d’un conflit meurtrier entre deux pays historiquement chrétiens ; les menaces nucléaires ; le risque de pénurie d’énergie, les conflits sociaux ou encore la crise climatique, sont des dangers qui menacent aujourd’hui notre monde. Mais…
1. Comment trouver de la lumière dans ces ténèbres ?
2. La proclamation de l’Évangile n’est-elle pas une source d’éclairage ?
3. Que veut dire évangéliser ?
L’évangélisation est le fait d’annoncer l’Évangile, c’est-à-dire la «Bonne Nouvelle» de Jésus-Christ, et donc de faire connaître la foi chrétienne en la résurrection, celle du Fils de Dieu puis des hommes. Wikipédia.
L’un des objectifs de notre paroisse est l’évangélisation dans nos murs et au-delà. Une mission que nous comptons réussir, grâce à la contribution de tous les fidèles et avec l’appui de nos deux pasteurs dont l’arrivée est prévue pour l’été 2023. Mais…
1. Évangéliser, est-ce conquérir ? par A. Adeline-Schaeffer, pasteure
2. L’Église Conquérante ne devrait-elle pas être d’abord « celle qui croit et non celle qui croît » ? par B. Cléro-Mazire, pasteure
3. Comment aujourd’hui, au sein de notre Église, vivre ce désir de grandir en respectant la liberté de chacun ?
4. Sommes-nous prêts à affronter ce défi ?
Notre Seigneur nous connaît. Nous n’avons rien à craindre, il nous suffit de croire et être au service de DIEU en Église, contribuer modestement à un monde meilleur ici et maintenant, donner et se donner les moyens de pouvoir encore penser, croire et critiquer en toute liberté.
La parole du Seigneur me fut adressée en ces termes : Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré ; comme prophète des nations, je t’ai établi. Et je dis : Ah ! Seigneur, Seigneur, vraiment, je ne sais pas parler, car je suis enfant ! . Mais le Seigneur répondit : Ne dis pas : « je suis un enfant ! » car vers tous ceux à qui je t’enverrai, tu iras, et tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. N’aie aucune crainte en leur présence car je suis avec toi pour te délivrer. (Jérémie1, 4-8).
Les dernières années ont été riches en actions concrètes face à cette obscurité que nous avons pu transformer à notre échelle en lumière, que ce soit par les cultes (en présentiel comme en distanciel), l’organisation de manifestations diverses, ou encore les dons effectués aux différents projets nationaux et internationaux et le développement continu de nos actions d’entraide.
Ces lanternes resteront allumées au cours de cette année 2023.
Surtout, nous pouvons souligner la joie de voir nos jeunes agir dans nos murs et au-delà, nous rappelant l’importance et la richesse du vivre-ensemble par la rencontre de nos prochains à travers divers projets de solidarité que nous soutenons.
La souffrance visite des peuples entiers… notre cœur est peut-être habité par des craintes, par la tristesse… face à l’obscurité de ce monde.
Mais l’espérance dans le cœur des humains est belle, car l’espérance en Dieu est plus forte que les craintes.
Que le Seigneur te bénisse et te garde lui qui t’aime et que tu vas aimer.
Sitsofé BAKU
1er Vice-Président du Conseil presbytéral
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EN ROUTE POUR 2023…
Après deux années marquées par la crise sanitaire, notre paroisse a repris l’an passé la plupart de ses activités.
Nous avons été heureux des nombreuses occasions où nous avons pu nous retrouver, que ce soit pour manifester notre foi ou notre amitié fraternelle. Ces moments nous ont permis d’éprouver combien nous étions unis et solidaires alors que nous venons d’horizons divers et que nos approches de la foi sont différentes.
Ces moments ont aussi permis d’accueillir de nouveaux paroissiens, de bénéficier du concours de nouveaux partenaires, et de faire connaitre la présence à Enghien et dans la Vallée de Montmorency d’une Église protestante fière de son identité, de son héritage à préserver et à transmettre.Mais cet ancrage réformé dont nous sommes redevables à nos aînés, ciment de notre unité, nous devons l’adapter aux nouveaux besoins et aux nouvelles attentes des paroissiens d’aujourd’hui et de demain. Dans notre Église, on peut venir de partout, puisqu’on suit la même route. Nous traversons une période de vacance pastorale qui bénéficie heureusement de l’héritage précieux de Marc-Henri Vidal et de la perspective de la nomination du pasteur Michel Block à compter du 1er juillet prochain. Par ailleurs, nous progressons dans le recrutement du second pasteur. Cette vacance nous a en outre permis de constater la fidélité et la capacité de mobilisation des paroissiens et le dynamisme de nos groupes de jeunes. Nous pouvons donc envisager l’avenir avec optimisme. Nous avons en effet la grâce d’éprouver au quotidien ce qu’est une Église, le corps du Christ, composé de ses membres qui ont tous une fonction à exercer, un service à rendre, une foi à diffuser, comme l’a écrit l’Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens. L’Église n’est pas d’abord une institution, ni un temple où on vient pour assister périodiquement à un culte. C’est une maison commune où nous vivons la fraternité qui nous unit. C’est aussi un lieu de diffusion de la Parole
pour qu’elle soit mieux et plus largement entendue. C’est enfin un centre de services à nos concitoyens, notamment ceux qui sont en difficulté comme l’a encore si bien fait le diaconat cette année. Certes, en ce monde imparfait, l’Église a peu de possibilités concrètes, et lorsqu’elle agit, elle peut se tromper ou échouer. Raison de plus pour toujours recommencer, dans la fidélité et l’innovation. Cela dans la communion au sein de l’Église Protestante Unie et avec toutes les églises chrétiennes comme dans le dialogue avec la cité telle qu’elle est aujourd’hui. Nous ressourcer au sein de notre Église, c’est aussi prendre des forces en vue d’affronter les épreuves de la vie et de témoigner auprès de nos contemporains.
Puisse le Saint-Esprit nous donner le discernement nécessaire pour vivre concrètement notre foi ! Puisse-t-il fournir aux pasteurs et à leur famille que nous accueillerons l’ancrage nécessaire au succès de leur ministère !
Frères et soeurs en Christ, chers amis, au nom du Conseil presbytéral, je souhaite à chacune et chacun de vous et à vos proches une année 2023 qui nous permette d’approcher encore plus le Royaume qui nous est promis.
Alain Joubert