Éditoriaux

MARS 2023

En 2010, un dimanche, je suis entré pour la première fois dans le temple d’Enghien. Accueilli avec le sourire, j’ai été frappé par la sérénité et la simplicité du lieu, la diversité de l’assemblée et les discussions d’un banc à l’autre. Et j’ai ressenti la chaleur et l’harmonie régnant dans l’assemblée.
Je me suis de suite senti bienvenu. Déjà en 2010, notre paroisse était ce lieu où la communauté avait su créer un vivre ensemble. Depuis, l’assistance au culte a beaucoup augmenté et une chorale s’est mise en place. Un groupe de jeunes et un autre de jeunes adultes sont maintenant actifs. Le repas de la diversité s’est affirmé, toujours très fréquenté ; depuis 2023 le repas paroissial a retrouvé son assistance antérieure.
D’autres activités ont reculé : la vente annuelle, le repas du 2ème dimanche ont disparu. La fréquentation de l’éducation chrétienne a diminué tandis que la troupe scoute peine à survivre.
La paroisse a évolué, dans sa composition sociale (moins de personnes très aisées) comme dans la diversité géographique de ses membres. L’origine religieuse des fidèles montre que les protestants historiques sont moins nombreux que ceux venant du catholicisme, de traditions évangéliques plus éloignées de l’EPUdF, de l’agnosticisme ou même de l’athéisme.
Sur d’autres points, peu de changements. Ainsi, les bénévoles restent nombreux et très impliqués, assurant toujours le fonctionnement courant des activités de la paroisse. Surtout, la capacité des paroissiens à être ensemble perdure. Elle n’est toutefois pas une grâce accordée une fois pour toutes!
Quelles attitudes et quels choix ont assuré ce vivre ensemble ?

1. A un premier niveau, conventions sociales et principes de prudence y ont contribué. Ces deux moteurs peuvent fonctionner longtemps même s’il est difficile de construire durablement sur leur seule base : un paroissien fréquentant depuis toujours le temple peut vouloir être accueillant aux nouveaux même si tel ou tel point le gêne, tandis qu’un autre peut considérer qu’en tant que nouvel arrivé, il ne doit déranger personne et faire ce que l’on attend de lui, quitte à être gêné ici ou là.
Quand ces deux comportements se rencontrent, une coexistence pacifique peut s’installer entre les diverses composantes de la paroisse.
Mais chacun reste à sa place, parfois très éloignée de celle de l’autre, et cette coexistence pacifique bâtie sur des conventions finit par décourager. Cela peut se traduire par un départ discret, une incapacité à s’impliquer dans la paroisse ou, quand le vernis craque inopinément, par un clash.

2. A un second niveau, une volonté positive a soutenu notre vivre ensemble.
Le Bureau, le CP et la majorité des paroissiens de toujours ont accordé leur place aux nouveaux et ont été contents de le faire. Simultanément, beaucoup ont considéré qu’il n’y avait pas de plafond de verre que c’était à eux de se manifester. Ils ont pris de plus en plus de responsabilités et ont développé de nouvelles activités. Le succès a été au rendez-vous mais la nouveauté peut aussi déstabiliser. Comme dans le premier cas, le vernis peut craquer.

3. Surtout, un troisième facteur a agi : la foi, moyen de dépasser les limites de la volonté positive, des conventions et de la prudence.
La foi que nous professons est une relation personnelle avec Dieu. Elle dépasse l’identité créée par notre patrimoine génétique, nos origines ethniques et sociales, nos choix culturels ou philosophiques, nos rencontres…
Cette foi et l’humanisme qui en découle nous disent que tout être humain possède devant Dieu une valeur absolue que rien ne peut altérer et qui rend la personne plus grande que ses œuvres, bonnes ou mauvaises, bien ou mal présentées, bien ou mal perçues.
Quand chacun considère l’autre dans sa valeur et dans sa dignité inaliénables, divers sujets perdent de leur importance, comme la relation que chacun entretient avec l’horloge – l’un étant toujours ponctuel et l’autre en retard au culte. De même, des différences dans le mode d’expression peuvent être acceptées, puisque chacun a sa manière de vivre sa foi.
Quand chacun est convaincu que l’autre est important pour le fonctionnement de la communauté, quand les paroissiens se respectent et s’estiment tout peut être dit et entendu. Comme membre de l’EPUdF, chacun des fidèles de la paroisse est engagé dans le sacerdoce universel et il lui revient de contribuer au maintien de notre être ensemble.
Avant l’arrivée de nos nouveaux pasteurs, Michel Block et Alain-Georges Nouga, chacun de nous peut contribuer à ce maintien !

Dominique Lemaire

 

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FÉVRIER 2023

Beaucoup de défis demandent encore à être surmontés, en ce début 2023.
Un climat ténébreux s’est installé dans notre monde et il devient parfois difficile de penser à un futur serein : la persistance de l’épidémie du coronavirus ; la poursuite d’un conflit meurtrier entre deux pays historiquement chrétiens ; les menaces nucléaires ; le risque de pénurie d’énergie, les conflits sociaux ou encore la crise climatique, sont des dangers qui menacent aujourd’hui notre monde. Mais…

1. Comment trouver de la lumière dans ces ténèbres ?
2. La proclamation de l’Évangile n’est-elle pas une source d’éclairage ?
3. Que veut dire évangéliser ?
L’évangélisation est le fait d’annoncer l’Évangile, c’est-à-dire la «Bonne Nouvelle» de Jésus-Christ, et donc de faire connaître la foi chrétienne en la résurrection, celle du Fils de Dieu puis des hommes. Wikipédia.

L’un des objectifs de notre paroisse est l’évangélisation dans nos murs et au-delà. Une mission que nous comptons réussir, grâce à la contribution de tous les fidèles et avec l’appui de nos deux pasteurs dont l’arrivée est prévue pour l’été 2023. Mais…

1. Évangéliser, est-ce conquérir ? par A. Adeline-Schaeffer, pasteure
2. L’Église Conquérante ne devrait-elle pas être d’abord « celle qui croit et non celle qui croît » ? par B. Cléro-Mazire, pasteure
3. Comment aujourd’hui, au sein de notre Église, vivre ce désir de grandir en respectant la liberté de chacun ?
4. Sommes-nous prêts à affronter ce défi ?

Notre Seigneur nous connaît. Nous n’avons rien à craindre, il nous suffit de croire et être au service de DIEU en Église, contribuer modestement à un monde meilleur ici et maintenant, donner et se donner les moyens de pouvoir encore penser, croire et critiquer en toute liberté.

La parole du Seigneur me fut adressée en ces termes : Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré ; comme prophète des nations, je t’ai établi. Et je dis : Ah ! Seigneur, Seigneur, vraiment, je ne sais pas parler, car je suis enfant ! . Mais le Seigneur répondit : Ne dis pas : « je suis un enfant ! » car vers tous ceux à qui je t’enverrai, tu iras, et tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras. N’aie aucune crainte en leur présence car je suis avec toi pour te délivrer. (Jérémie1, 4-8).
Les dernières années ont été riches en actions concrètes face à cette obscurité que nous avons pu transformer à notre échelle en lumière, que ce soit par les cultes (en présentiel comme en distanciel), l’organisation de manifestations diverses, ou encore les dons effectués aux différents projets nationaux et internationaux et le développement continu de nos actions d’entraide.
Ces lanternes resteront allumées au cours de cette année 2023.
Surtout, nous pouvons souligner la joie de voir nos jeunes agir dans nos murs et au-delà, nous rappelant l’importance et la richesse du vivre-ensemble par la rencontre de nos prochains à travers divers projets de solidarité que nous soutenons.
La souffrance visite des peuples entiers… notre cœur est peut-être habité par des craintes, par la tristesse… face à l’obscurité de ce monde.
Mais l’espérance dans le cœur des humains est belle, car l’espérance en Dieu est plus forte que les craintes.
Que le Seigneur te bénisse et te garde lui qui t’aime et que tu vas aimer.

Sitsofé BAKU
1er Vice-Président du Conseil presbytéral

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EN ROUTE POUR 2023…

Après deux années marquées par la crise sanitaire, notre paroisse a repris l’an passé la plupart de ses activités.
Nous avons été heureux des nombreuses occasions où nous avons pu nous retrouver, que ce soit pour manifester notre foi ou notre amitié fraternelle. Ces moments nous ont permis d’éprouver combien nous étions unis et solidaires alors que nous venons d’horizons divers et que nos approches de la foi sont différentes.
Ces moments ont aussi permis d’accueillir de nouveaux paroissiens, de bénéficier du concours de nouveaux partenaires, et de faire connaitre la présence à Enghien et dans la Vallée de Montmorency d’une Église protestante fière de son identité, de son héritage à préserver et à transmettre.Mais cet ancrage réformé dont nous sommes redevables à nos aînés, ciment de notre unité, nous devons l’adapter aux nouveaux besoins et aux nouvelles attentes des paroissiens d’aujourd’hui et de demain. Dans notre Église, on peut venir de partout, puisqu’on suit la même route. Nous traversons une période de vacance pastorale qui bénéficie heureusement de l’héritage précieux de Marc-Henri Vidal et de la perspective de la nomination du pasteur Michel Block à compter du 1er juillet prochain. Par ailleurs, nous progressons dans le recrutement du second pasteur. Cette vacance nous a en outre permis de constater la fidélité et la capacité de mobilisation des paroissiens et le dynamisme de nos groupes de jeunes. Nous pouvons donc envisager l’avenir avec optimisme. Nous avons en effet la grâce d’éprouver au quotidien ce qu’est une Église, le corps du Christ, composé de ses membres qui ont tous une fonction à exercer, un service à rendre, une foi à diffuser, comme l’a écrit l’Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens. L’Église n’est pas d’abord une institution, ni un temple où on vient pour assister périodiquement à un culte. C’est une maison commune où nous vivons la fraternité qui nous unit. C’est aussi un lieu de diffusion de la Parole
pour qu’elle soit mieux et plus largement entendue. C’est enfin un centre de services à nos concitoyens, notamment ceux qui sont en difficulté comme l’a encore si bien fait le diaconat cette année. Certes, en ce monde imparfait, l’Église a peu de possibilités concrètes, et lorsqu’elle agit, elle peut se tromper ou échouer. Raison de plus pour toujours recommencer, dans la fidélité et l’innovation. Cela dans la communion au sein de l’Église Protestante Unie et avec toutes les églises chrétiennes comme dans le dialogue avec la cité telle qu’elle est aujourd’hui. Nous ressourcer au sein de notre Église, c’est aussi prendre des forces en vue d’affronter les épreuves de la vie et de témoigner auprès de nos contemporains.
Puisse le Saint-Esprit nous donner le discernement nécessaire pour vivre concrètement notre foi ! Puisse-t-il fournir aux pasteurs et à leur famille que nous accueillerons l’ancrage nécessaire au succès de leur ministère !
Frères et soeurs en Christ, chers amis, au nom du Conseil presbytéral, je souhaite à chacune et chacun de vous et à vos proches une année 2023 qui nous permette d’approcher encore plus le Royaume qui nous est promis.

Alain Joubert