Prédications

 « Culte des vendanges » du 20 novembre 2022

  Prédication du pasteur Alain-Georges Nouga

Textes : Malachie 3. 6-10 ; 2 Corinthiens 8. 1-15

Thème : Ma vie est une vendange

Sœurs et frères en Jésus-Christ,

Assurer la méditation à un culte traditionnel des vendanges est toujours un sujet de joie, même si l’on appréhende un peu sur ce qu’il faut partager des textes bibliques. Parler du don, de l’offrande nous plongent parfois dans un inconfort pieux, pourtant le don en lui-même est une recommandation de Dieu. Dans certaines Églises, l’offrande se fait très discrètement dans un tronc. Si elle apparaît moins visible, d’autres églises en font un enjeu majeur, prenant parfois la forme d’une collecte de fonds. Le malaise quand il faut parler du don est grandissant selon les cultures. Il existe des églises dans lesquelles les membres doivent donner la dîme, 10 % des revenus et cela se fait parfois sous une forte pression. Dans d’autres Églises, comme la nôtre, beaucoup donnent sans doute la dîme, mais il n’y a aucune vérification sur ce que chacun donne, sauf bien sûr en ce qui concerne les reçus fiscaux. Pour certains, nous ne parlons pas assez d’argent et sa gestion en tant que chrétiens ; c’est sans doute vrai. Mais comment trouver le juste milieu, comment parler d’argent sans crée du stress et des pressions sur les paroissiens ? Que nous disent les écritures à ce sujet ? Le don revêt une importance que l’Éternel soulève dans le chapitre 3 du livre de Malachie au verset 10, en appelant les chrétiens à apporter de la nourriture dans son temple, acte pieux qui, accompli avec foi, déclenche l’ouverture des écluses du ciel ; ce qui justifie le thème de notre méditation ce matin : « Ma vie est une vendange »

Quelques éléments historiques

Dans l’Ancien Testament, les sacrifices, la dîme et les offrandes avaient trois grands buts : demander le pardon des péchés d’abord, le maintien du culte, la construction du tabernacle et du temple ensuite, le soutien des prêtres et des lévites ainsi que l’aide aux pauvres enfin. D’ailleurs le livre du Deutéronome insiste sur la question de l’immigrant, de l’orphelin et de la veuve. L’Éternel exigeait aux sacrificateurs des offrandes d’agneaux mâles sans défaut. Aujourd’hui, Jésus ne requiert plus de sacrifices d’animaux, encore moins d’humains. Toutefois, le sacrifice humain est requis par l’Éternel, sacrifice totalement opposé cependant, à la pratique profane d’ôter la vie. En se rendant à Rome, l’apôtre Paul a constaté avec tristesse que des hommes et des femmes vénéraient des idoles et des statuettes sculptées par eux-mêmes et leur dédiaient des offrandes. Ce qui lui a permis d’adresser une lettre aux fidèles à Rome pour les exhorter à s’offrir à Dieu en sacrifices vivants, d’où cette recommandation : « Frères, puisque Dieu a ainsi manifesté sa bonté pour nous, je vous demande de vous offrir vous-mêmes comme un sacrifice vivant, réservé à Dieu et qui lui est agréable. C’est là le véritable culte que vous lui devez. » Rm 12. 1.  En conséquence, notre vie, notre présence ici ce matin est déjà une offrande en soi. Nous aborderons deux idées. L’offrande est avant tout un acte à risque par lequel des microbes de la Bonne Nouvelle se propagent ; elle est finalement une infection de bénédiction.

L’offrande : Acte à risque par lequel des microbes de la Bonne Nouvelle se propagent 

L’apôtre Paul adresse une exhortation aux chrétiens de l’église de Corinthe. C’était une Église aux difficultés multiples, qui n’occultait pas sa grande ferveur. En les aidant à résoudre leurs problèmes, Paul leur parle aussi de l’offrande. L’idée de l’offrande qu’il évoque était pour répondre à un besoin particulier, mais il fait des recommandations qui sont valables pour d’autres occasions aussi. La situation particulière était la suivante : les chrétiens de la Judée menaient une existence très précaire, certains ayant été rejetés par leurs familles à cause de leur foi. Ils étaient les premiers à connaître la persécution. Cela semble avoir été un besoin chronique, et les Églises de la Grèce et de l’Asie Mineure avaient donc résolu d’envoyer de l’aide humanitaire à leurs frères et sœurs en Judée. N’est-ce pas ce que vous faites au Pakistan et j’en passe ? Dans l’extrait de sa lettre, Paul utilise des mots indirects pour parler de cette offrande. Il ne parle pas de quête ou de collecte, mais, de libéralité, de service (dans d’autres traductions, générosité, aide) et même d’une œuvre de grâce aux versets 6 et 7. C’est à ce niveau qu’est encrée la recommandation biblique du don. Le mot grâce ou rendre grâces se trouve 5 fois dans ce passage et 5 fois en 1 Corinthiens 9.6-16, même si certaines versions traduisent différemment le mot grâce. Le mot grâce est parfois traduit par faveur ou générosité. Mais en grec, tous ces termes se résument au mot grâce. Dans notre passage, nous constatons que la grâce précède l’offrande, le don, elle l’accompagne et elle la suit. Il s’agit de la grâce que nous recevons de la part de Dieu, et qui suscite la grande motivation de notre offrande à Dieu. Écoutons Paul parler aux versets 8-9 « Ce n’est pas un ordre que je vous donne. Je vous ai seulement raconté avec quelle rapidité les autres Églises ont agi. De cette façon, je vous donne l’occasion de montrer que votre amour est vrai. 9 En effet, vous connaissez le don généreux de notre Seigneur Jésus-Christ. Il était riche, mais pour vous, il s’est fait pauvre, afin de vous rendre riches par sa pauvreté. » Paul ne donne aucun ordre à ce sujet, car notre désir de donner devrait découler de notre amour pour Dieu en retour de son amour pour nous. Aimer Dieu, est-ce un simple sentiment de bienveillance envers lui ? A quoi nous engage cet amour ? Notre don n’est en aucun cas notre participation à l’église. Notre don est notre liberté de répondre à l’amour variée de Dieu manifesté en Jésus-Christ, selon nos capacités ; et ce qui en découle est une infection de bénédiction.

Le don : Infection de bénédiction.

Plusieurs références bibliques montrent les récompenses divines reçues par ceux qui ont élevé des offrandes agréables à l’Éternel, ainsi en est-il du peuple hébreu sorti d’Égypte avec les richesses des Égyptiens, de la légendaire puissance du roi David, qui n’a pas du tout lésiné sur la qualité et l’abondance des offrandes faites à Dieu. Dans le Nouveau Testament, Jésus a porté en offrande les deux poissons et cinq pains ; le miracle s’est accompli ; plusieurs milliers de personnes ont pu être nourries sans compter les restes. Dieu donne en abondance à ceux qui Lui donne avec foi : Il nourrit des milliers d’humains, ouvre les vannes du ciel en recevant nos offrandes, octroie puissance et richesses entre autres. Jésus, l’Agneau de Dieu sacrifié sur la croix, mort et ressuscité a donné l’exemple parfait des fruits du don de soi. Nous sommes tous atteints par la contagion de la résurrection et notre plus grande occupation en tant que chrétien est de la propager par tous les moyens dont nous disposons.

Dans le culte de ce matin nous concentrons nos efforts sur l’offrande. L’offrande, c’est déjà ce que nous sommes et avons entre nos mains tous les jours de la semaine, un moyen pour traduire en acte ce que nous croyons au plus profond de nos cœurs. L’offrande c’est aussi notre présence à chaque célébration ; c’est aussi mon engament au service de la parole et des autres au travers de nos ministères (entraide, jeunesse, catéchèse,) ; l’offrande est aussi mon engagement au service de l’église quel que soit mon rang et mon grade.

Conclusion

Ma sœur, mon frère, l’offrande n’est pas un don, un cadeau dont je me défais au profit de l’autre, elle n’est pas autant un geste de solidarité envers les personnes plus pauvres que moi, elle n’est pas une fierté, une mesure de ma générosité. Elle est tout cela, et c’est une lapalissade. Mais avant tout, et jusqu’après tout, l’offrande est un acte pour rendre tangible le don de Dieu dans ma vie ; cette offrande dont je ne peux m’en passer, ce don que je donne. C’est pourquoi ta vie en Jésus-Christ est un don ; ta vie est une vendange ; en as-tu conscience ?

Amen.

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 Culte du 6 novembre 2022

Prédication du pasteur Michel Block sur la résurrection

Luc XX. 27-38

 

«(…) Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. »

Humilité et vérité de la foi dans la résurrection.

La question soulevée par ce texte, la foi en a résurrection, est aussi difficile qu’elle est essentielle.

Difficile car elle échappe à nos conceptions. Aujourd’hui, beaucoup considèrent comme inconcevable que les morts ressuscitent. On pense qu’à notre époque d’avancées scientifiques et techniques, une telle conviction relève plutôt de la superstition qu’autre chose. Or nous voyons que déjà au temps de Jésus, une telle affirmation n’allait pas de soi : les sadducéens niaient la résurrection des morts. Et quand Paul est allé prêcher à Athènes, tout s’est bien passé jusqu’à ce qu’il mentionne ce point. Alors plus personne n’a voulu l’écouter. Que l’on songe aussi aux affirmations actuelles de la physique quantique, et l’on conviendra que l’on se doit de tenir pour vrai des choses que l’on a beaucoup de mal à concevoir !

Essentielle car comme le dit Paul dans la première lettre aux Corinthiens (15. 13-19) « S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, et votre foi aussi. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins vis-à-vis de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité Christ. Or il ne l’a pas fait si les morts ne ressuscitent pas. En effet, si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Or, si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent ceux qui sont morts en Christ sont aussi perdus. Si c’est pour cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. »

Nous voilà donc comme pris au piège devant une chose que nous ne pouvons pas concevoir et dont nous ne pouvons pourtant faire abstraction, sauf à dénaturer notre foi.

Il me semble donc intéressant de reprendre cet épisode en s’arrêtant sur quelques points, pour essayer de mieux comprendre de quoi il en retourne. Nous n’aurons pas fait le tour du problème je préfère vous le dire tout de suite ! Mais au moins, avec l’aide de Dieu, aurons-nous clarifié un peu les abords de ce mystère.

N’oublions pas le contexte dans lequel cette discussion à lieu : il ne s’agit pas d’un disciple de Jésus l’interrogeant sur la résurrection des morts dans le cadre général de son enseignement, en tant que rabbin. Au sujet de la résurrection, comme sur d’autres thèmes tout aussi importants et difficiles, il n’est pas possible d’envisager la Bible ou l’enseignement de Jésus comme un simple cours de théologie paisiblement et doctement structuré. Nous sommes en présence du compte-rendu d’événements qui se sont déroulés dans le concret de la vie de Jésus. Et cela ne s’est pas fait dans le cadre tranquille de discussions courtoises entre personnes polies. Nous sommes deux ou trois jours tout au plus avant la mort de Jésus. Au lendemain de la purification du temple. Et ses interlocuteurs cherchent tous alors à le piéger pour arriver à prouver qu’il est un imposteur, un charlatan. Il y a beaucoup de malveillance dans toutes ces discussions autour de son autorité, de son rapport à l’envahisseur romain, son identité même.

La façon dont les sadducéens l’attaquent donc est à la fois fine et cruelle. La sorte de « cas d’école » qu’ils imaginent a bien sûr quelque chose de caricatural, mais on peut faire deux remarques à son sujet, me semble-t-il.

Tout d’abord, la situation trouve un précédent dans un texte qui ne se trouve plus aujourd’hui dans la Bible hébraïque, mais qu’on lisait fréquemment à l’époque de Jésus. Il s’agit du livre de Tobit, dans lequel un fils, pour remettre à flot financièrement son père à qui de nombreux malheurs sont arrivés, part chercher de l’argent mis en dépôt. Au cours du voyage, il rencontre une femme, nommée Sara, qui se trouve être veuve pour la septième fois de suite. Finalement, le fils épousera cette femme sans mourir et redorera l’honneur de son père, qu’il pourra enterrer dignement, comme il le fera avec sa mère et ses beau-parent. Cette insistance sur le fait d’enterrer les morts dans la dignité faisait écho aux convictions des sadducéens pour qui la résurrection était un mensonge. Pour eux, l’enjeu était de vivre selon les commandements de Dieu et de mourir dans la dignité, en ayant fondé une famille pour que son nom perdure. L’histoire que présentent donc les interlocuteurs de Jésus a tout ce fond en arrière-plan et Jésus ne l’ignorait sans doute pas. Mais ses adversaires avancent à mots couverts, de façon insidieuse, comme pour mieux le déstabiliser.

Mais bien sûr et c’est ma deuxième remarque, la situation est finalement tragi-comique. Dans une histoire pareille, quel pouvait bien être l’état d’esprit du septième et dernier des frères quand est venu son tour d’épouser sa belle-sœur, qui semblait de plus en plus porter vraiment malheur à ses époux ? Mais ce côté humoristique a surtout pour objectif de tourner en dérision la croyance en la résurrection. C’est que les sadducéens, comme ceux qui doutent aujourd’hui de la possibilité matérielle de la résurrection, partaient du principe que celle-ci serait à concevoir comme un retour à la vie d’avant la mort, car il s’agirait d’une illusion que ceux qui y croient se seraient forgés pour calmer leur angoisse devant la perspective du décès et du néant qui le suit.

C’est alors que la première partie de la réponse que Jésus fait aux sadducéens vient éclairer singulièrement cette question : « Les hommes et les femmes de ce monde se marient, mais celles et ceux qui seront jugés dignes de prendre part au monde à venir et à la résurrection ne se marieront pas. Ils ne pourront pas non plus mourir, car ils seront semblables aux anges, et ils seront enfants de Dieu en tant qu’enfants de la résurrection. »

Cette première partie appelle deux remarques de ma part, que je résumerai en deux mots : humilité et vérité.

Humilité, tout d’abord. Humilité qui doit être la mienne qui ose vous parler d’un sujet aussi important, alors que je ne sais pour ma part rien d’une vie qui ne serait pas limitée par la mort, ni rien non plus des anges. Je serais menteur si je vous disais que j’en sais grand-chose. Tout ce que je peux en dire tient à ce que j’en reçois de Jésus lui-même dans ce qu’il en dit. Car je crois en lui, j’ai confiance en sa parole.

Et c’est pour cela que je peux aussi parler de vérité. Vérité de la pauvreté de mon expérience à ce sujet, mais aussi vérité quant à ce qu’on peut comprendre de la résurrection sur la base de ce qu’en dit Jésus quand on le tient pour vrai : en aucun cas il ne s’agit d’un retour à un temps antérieur à la mort. Il y a clairement, pour Jésus, deux mondes : celui-ci, le nôtre, actuel mais que l’on peut déjà appeler l’ancien et le nouveau, qui nous concernera à la résurrection. Et l’un et l’autre n’auront sans doute que très peu de choses en commun. Ainsi, Jésus explique clairement que la loi Mosaïque, en tout cas en ce qui concerne le mariage, n’aura plus lieu d’être ! Il faut mesurer l’énormité de cette affirmation, pour des juifs pieux à l’époque. Il y aura donc un avant et un après la mort, pour nous. L’espérance en la résurrection n’est en aucun cas une manière de nier la mort, ou de la relativiser suffisamment pour que nous n’en ayons plus peur. La mort demeure une brisure radicale dans notre vie, que la résurrection ne vient pas gommer, mais dépasser.

Mais la vérité m’oblige aussi à regarder avec attention l’expression qu’emploie Jésus pour désigner les personnes ressuscitées : « ceux qui seront jugés dignes ». Cela signifie donc que la résurrection est l’expression d’un jugement, d’une évaluation. Le verbe grec employé est ici au passif. Cela signifie que ce jugement sera rendu par quelqu’un qui n’est pas nommé directement, mais dont il est évident qu’il s’agit de Dieu, qui est très souvent le sujet des tournures passives que l’on trouve dans les évangiles. Dieu désignera donc ceux qui seront dignes de la résurrection. Reste que Jésus ne dit rien de plus ici sur les modalités de ce jugement. Et je crois qu’à trop vouloir aller plus loin, on court le risque de prendre la place du juge, ce que je ne me risquerai pas à faire…

Ce mot de digne a cependant de quoi nous alerter. Le cadre de cette prédication est bien sûr trop étroit pour que nous considérions ensemble toutes les fois où le mot « digne » apparaît, ne serait-ce que dans le Nouveau Testament. Je voudrais simplement retenir avec vous un passage, qui se trouve dans le livre de l’Apocalypse, au chapitre 5 : « Je vis aussi un ange puissant qui proclamait d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? Mais personne, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder. Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le regarder. Mais l’un des anciens me dit : Ne pleure pas ; le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a été vainqueur : il peut ouvrir le livre et ses sept sceaux ! Alors je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. » (Versets 2 à 6). Cette citation est pour moi importante, car elle établit clairement que la dignité première, au regard des choses qui arriveront à la fin du monde et donc notamment de la résurrection, revient à Jésus-Christ, « le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David », comme on l’appelle. Mais également, je remarque que ce qui fait manifestement sa dignité n’a rien à voir avec des actes victorieux, conquérants. Il est jugé digne parce qu’il a été immolé. C’est par son passage par la mort sur la croix que Jésus-Christ est jugé digne de présider au jugement dernier. Voilà qui renverse singulièrement notre compréhension spontanée de la dignité.

Je voudrais terminer en m’appuyant sur la dernière partie de la réponse de Jésus aux pharisiens : « Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a indiqué, dans l’épisode du buisson, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Or Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. »

De ces phrases je retiens trois points :

Tout d’abord le fait que Dieu entend établir une relation unique, particulière et irremplaçable, avec chacun d’entre nous. C’est ainsi que les rabbins ont très tôt interprété cette expression étrange : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob. » Dire cela plutôt que « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », c’est insister sur le fait que Dieu a établit une relation spécifique avec chacun de ces trois personnages, et qu’il n’était pas le même d’un certain point de vue, avec chacun, puisque chacun était différent.

Ensuite, cela fait apparaître que cette relation durera jusqu’après notre mort, car elle est une relation d’amour. Dieu nous aime et il a envoyé son fils pour nous le montrer de façon définitive. Comment imaginer qu’il puisse supporter que notre relation avec lui s’achève par notre mort ?

Enfin, cette phrase, qui résume toute l’espérance chrétienne en la résurrection : « Tous sont vivants pour Dieu. » La mort nous concerne. Oui, nous allons mourir, et ceux qui meurent sont pour nous, à notre échelle, perdus. Mais la mort ne concerne pas Dieu. Ce qui le concerne c’est notre relation, notre vie avec lui. Et cette relation qu’il établit avec nous dépasse le seul cadre de notre existence terrestre, puisqu’elle dépend avant tout de lui. Dieu se souvient de nous, dès aujourd’hui. Comment penser qu’il puisse nous oublier après notre mort ?

Frères et sœurs, gardons confiance en Jésus-Christ et donc en Dieu. Ce qui fait qu’il est aussi important pour nous, tient dans ce que, tout en étant de Dieu, il a décidé de nous rejoindre, d’épouser notre condition humaine, jusqu’à la mort, pour lui donner sa fin véritable, dans la résurrection et la vie éternelle. Dans cette confiance se trouvent peut-être les premiers pas de notre dignité devant Dieu et l’ouverture au mystère de la vie éternelle.

Ainsi soit-il.

La prédication peut être écoutée sur la chaîne YouTube « protestantsenghien »

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