J’ai lu « La vengeance du pardon » Eric-Emmanuel Schmitt, Babelio.
C’est sans doute dans le genre des nouvelles qu’Eric-Emmanuel Schmitt est le meilleur.
« C’est mon genre préféré, dit-il. Des histoires qui ont besoin d’une chute quand la dernière phrase révèle une vérité qui éclaire tout. Il faut y mêler la concision du théâtre et l’épaisseur du temps du roman ».
En effet, en bon dramaturge, l’auteur de La Nuit de feu, qui a confessé sa foi chrétienne, joue avec la notion de pardon à coups de chutes astucieuses ; ces quatre nouvelles déclinent avec générosité notre pain quotidien : l’amour, la haine, la jalousie, l’envie, la vengeance, les grandes questions, la filiation, le pardon, le suicide, les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences.
Quatre excellentes nouvelles, reliées par le thème du pardon : deux sœurs jumelles dont Tune en arrive à tuer l’autre après 80 ans de vies en miroir; la maman d’une fille assassinée par un tueur en série qui veut comprendre l’acte de cet homme; un ancien aviateur allemand qui a fait la guerre et est transfiguré par une petite fille et la lecture du Petit Prince. Et, sans doute la meilleure des quatre : un richissime banquier rattrapé par son passé quand il eut un enfant d’une « simplette » rencontrée à la montagne.
« C’est chaque fois la même inquiétude, la même émotion mais aussi le même appétit. J’ai chaque fois l’impression que je ne fais que commencer. J’écris pour découvrir ce que je pense, explorer la complexité de l’être humain. Je n’ai pas l’illusion d’un savoir-faire, mais j’aime le risque et c’est l’insatisfaction, le sentiment de n’être jamais rassuré, qui m’amène à me remettre en danger et me pousse toujours à écrire. »